10.10.07

Un autre jour

Lundi

Chère Elisa,


Je te remercie pour le moment agréable que tu m’as fait passer au téléphone. Entre femmes, n’est ce pas...


Oui, j’ai retrouvé aussi dans les caisses que nous avons dérangées plusieurs articles consacrés au « patron » et à sa jeunesse ici à Marseille.

Certaines maisons ou certains lieux qui se rattachent intimement à la vie de Henri Belle et qu'il a décrits dans la " Vie d'Henri Lardu ", ainsi la cathédrale La Major, imposant édifice, bâti, sur le site du temple de Diane la Grande, entre 1852 et 1893 dans le style Byzantin par Léon VAUDOYER qui en dressa les plans et Henri. ESPERANDIEU qui éleva les dômes sont évoqués longuement dans les biographies que plusieurs universités lui ont consacrées.


Il y a aussi quelques anciens magazines, tu seras surprise peut-être de savoir que tu avais fait la une de Noir & Blanc et que plusieurs photos de toi toute nue ont été publiées par Voilou, je suppose qu’elles ont été faites par des paparazzi lors de votre escapade à Ibiza.


Il y a encore un exemplaire numéroté de ce « Rendez-vous à Colmar » auquel tu semblais tant tenir.
Et des tas de petits papiers annotés, tu sais comment il est, toujours à saisir une idée au vol, à griffonner, jusqu’à sur les nappes en papier des pizzerias. Tiens ici, un buvard se lit à l’envers, l’encre pochée dit : Je n'osais pas prononcer son nom; si quelqu'un la nommait devant moi, je sentais un mouvement singulier près du coeur, j'étais sur le point de tomber. Il y avait comme une tempête dans mon sang. On retrouvera sans doute la phrase dans un prochain ouvrage bien que pour le moment il soit à composer maints discours que ses amis politiques vont citer à l’Assemblée.


J’ai bien aimé ce que tu m’as dit quand j’ai annoncé que j’allais publier une partie (voire tout) de cette correspondance sulfureuse. Je me permettrai d’y ajouter des petits points d’ancrage pour ceux qui dériveraient - c’est facile avec un romantique et une chienne en chaleur, sais-tu qu’il t’a surnommée comme cela ! Donc tu m’avais dit : Tous ces mots sont les miens, sans doute ai-je pu faire des omissions dans les faits, des transpositions, des erreurs; mais aucune menterie sur ce que j'ai senti ou sur ce que mes sentiments m'ont fait faire. Je supplie le lecteur, si jamais il s’en trouve, de se souvenir que je n'ai de prétention à la sincérité qu'en ce qui touche mes impressions intimes, sans accorder grande confiance au fond dans les jugements que j'ai pu décrire. Il n’y a de vrai chez moi que les sensations, que ce qui m’a tenu du cœur aux tripes.


J’ai été amusée et séduite par cette correspondance qui est bien celle-là, celle du cœur, celle des tripes ! Et j’aime beaucoup les commentaires que tu m’en as donnés, au fait, je t’aime bien tout entière, Elisabeth. Une première lettre rejetée ne t’avait pas découragée.

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